23 décembre 2023 in Dossier The Challenges of the European Union, Geopolitics, Home

LA REPUBLIQUE DE VENISE : DE LA RESISTANCE AUX BITCOINS

Les poussées séparatistes, au sein de l’Union européenne, même les plus extrêmes, sont une caractéristique de ce nouveau siècle. Il n’y a pas que l’Écosse, l’Euskadi (le Pays basque), l’explosion de l’ex-Yougoslavie (qui, avec la division entre la Bosnie et le Monténégro, a vécu un nouveau chapitre tourmenté), les Îles Féroé, une partie de l’Allemagne orientale, la Flandre, la Corse et la Catalogne. Même sur le territoire italien, en dehors des instances historiques du Tyrol du Sud (Bolzano), il existe aujourd’hui un mouvement croissant qui remonte à la République Sérénissime de Venise – l’une des grandes puissances politiques, économiques et militaires internationales jusqu’à la vague napoléonienne.

Toutes ces instances prennent vie grâce à la colère de la population, et pas seulement celle opposée à l’unification progressive de l’Europe, grâce à la déception face aux difficultés économiques et sociales croissantes, mais aussi grâce aux nouvelles possibilités offertes par le transfert sur internet de toute une série d’opérations qui, auparavant était auparavant effectuée par des mains humaines – non seulement la bureaucratie, qui a désormais besoin de très peu d’employés, mais aussi l’économie, car l’émergence des crypto-monnaies et le transfert progressif des paiements du papier à l’électronique rendent possibles des projets qui, il y a encore quelques années, étaient inimaginables – comme celui de la restauration de la République de Venise.

Les journaux s’en moquent, y compris, curieusement, les journaux locaux, mais sous les cendres, un petit feu continue de couver. Qui, comme toujours dans ces cas-là, considérés de l’extérieur comme du folklore, peut aussi se transformer en incendie, compte tenu aussi de la situation italienne et européenne qui n’est pas très bonne et qui se prête à des développements imprévisibles.

La République vénitienne est un organisme qui n’a rien à voir avec le leghisme, c’est-à-dire ni avec la Lega de Salvini ni avec la Liga Veneta. Elle est née il y a sept ans, en 2016, en tant qu’héritière autoproclamée de la glorieuse république également connue sous le nom de Sérénissime. Capitale : Venise. Une histoire millénaire et des territoires en Italie jusqu’à Bergame. Et en dehors de l’Italie, au-delà de l’Adriatique. La riche et puissante République vénitienne était dirigée par le doge et l’assemblée du Maggior Consiglio. Composée de 1 200 patriciens, cette assemblée était le plus haut organe politique de la République. Les décisions du Grand Conseil nécessitaient un quorum d’au moins 600 personnes pour être valides.

L’actuel Grand Conseil, autoproclamé en 2016 et composé de 120 personnes (un dixième des 1200 de l’âge d’or), a désigné le 22 octobre de cette même année 2016 comme doge – pour être précis, le 121e (en chiffres romains CXXI) – le très cultivé Vénitien Albert Gardin[1] , ancien directeur de l’Editoria Universitaria vénitienne. L’initiative la plus récente du doge et de sa République vénitienne envisage même la création de sa propre crypto-monnaie, ou monnaie numérique comme on aime à l’appeler, à l’instar du bitcoin, qui s’appellerait Zecchino. En d’autres termes, il s’agirait d’utiliser le nom de la monnaie forte qui était autrefois celle de la Sérénissime. Cela vaut donc certainement la peine d’interviewer Gardin sur la base de cette innovation ambitieuse.

Albert Gardin, 121e doge de Venise[2]

QUESTION : Votre initiative la plus récente concerne la création d’une monnaie virtuelle de la République de Venise. Qu’est-ce que cela signifie exactement, comment comptez-vous la créer et, enfin, comment comptez-vous l’utiliser ? Pour quel type d’échanges et avec qui ?

RÉPONSE – Il va de soi qu’un État indépendant dispose d’un portefeuille indépendant qui n’est pas contrôlé par l’étranger ou des bureaux étrangers. La monnaie est la véritable force d’un État. Pour rétablir notre indépendance monétaire, nous devons régler nos relations avec l’État occupant, sortir de l’euro et reprendre l’émission du Zecchino, la prestigieuse monnaie de la Sérénissime. Une voie décisive sur le trésor vénitien détenu par la Banque d’Italie et l’émission du Zecchino nous a été proposée par le monétariste français Philippe Simmonot.

Q – Vous êtes également impliqué dans une action en justice contre le premier magistrat de Padoue pour une interdiction de manifester et une interdiction de mettre les pieds à Padoue pendant une certaine période. Quelle période exactement et pourquoi cette interdiction ?

A – La délivrance d’un “foglio di via” par la municipalité de Padoue à dix patriotes vénitiens (DASPO de deux ans pour le soussigné et d’un an pour les neuf autres) par le Questore pour la tenue d’un procès indépendant contre des crimes judiciaires, procès qui s’est déroulé dans le cimetière de la basilique Saint-Antoine, a été tellement excessive et disproportionnée qu’il est légitime de penser qu’il s’agit d’une disposition ordonnée directement par Rome, dans l’espoir de nous faire taire. Cette mesure rappelle, dans son esprit, les mesures frontalières contre les antifascistes prises par le fascisme en 1926. Le Questore, promu à un nouveau et plus haut poste, a ainsi pensé à écraser notre révolte contre l’océan infini de crimes judiciaires que le régime débite sans vergogne.

Q – Pouvez-vous retracer l’historique du point de rupture avec la volonté de poursuivre le questeur de Padoue ? Quels sont les différents points de désaccord ?

A – Les faits sont les suivants. Nous avons réagi[3] à l’arrestation d’un avocat de Pordenone, connu pour ses combats judiciaires, considérant son incarcération comme une atteinte aux règles judiciaires élémentaires, un scandale politique, passé sous silence politique et médiatique total ! Nous avons dénoncé la situation par une distribution quotidienne de tracts pendant un mois devant le tribunal de Padoue, qui était devenu compétent pour l’affaire, où nous avons proposé un procès judiciaire indépendant sur l’affaire. En effet, le 21 janvier 2023, sur le parvis de la Basilique du Santo, territoire pontifical suite au Concordat entre le Saint-Siège et l’Italie en 1929, nous nous sommes réunis au tribunal de première instance pour aborder la situation complexe sous tous les angles.

Sur le Sagrato, nous étions attendus par les Digos et la police en uniforme. Nous avons été informés d’une prescription du Questore de Padoue, Antonio Sbordone (maintenant promu à Bologne), de tenir notre “manifestation” (ce n’était pas une manifestation !) “à l’extérieur du cimetière”. Nous n’avons pas tenu compte de cette prescription pour les raisons suivantes : il ne s’agissait pas d’une manifestation, mais d’un rassemblement privé, limité aux 20 personnes convoquées par le tribunal de Tortora, d’origine “antonienne” et, qui plus est, sur un territoire ne relevant pas de la compétence de la préfecture de police de Padoue. Notre refus a donné lieu à l’émission d’un “foglio di via” (mandat de voyage) de la part de la ville de Padoue. Nous avons dénoncé le Questore pour abus de pouvoir et atteinte aux droits civils et politiques. À notre grand étonnement, le ministère public, sans enquêter sur les faits, a demandé le dépôt de la plainte, ce qui a été accordé par le juge des enquêtes préliminaires qui a rejeté notre opposition au dépôt de la plainte. Nous nous sommes retrouvés face à une justice qui nie, qui saisit illégalement un procès pour des faits très graves !

Le procès sera donc repris par un Tribunal de Tortora indépendant au Palais de Justice de Padoue ou dans un autre cadre judiciaire si l’espace du Tribunal de Padoue nous est refusé. Nous devons soutenir notre action, sinon nous assisterons impuissants à une nouvelle victoire de la subversion judiciaire. La révolution civile, c’est aussi cela : affirmer la force de la raison et du droit !

21 janvier 2023 : manifestation de protestation du peuple vénitien[4]

Q – Vous avez demandé à pouvoir tenir le procès dans une salle d’audience à Padoue. Pensez-vous vraiment que l’on puisse vous l’accorder ?

R – Nous posons civilement la question, aux responsables de répondre de manière démocratique ou bureaucratique. Nous les jugerons sur les faits !

Q – Vous souhaitez mener l’action avec votre tribunal auquel vous avez donné le nom de Tortora. Comment est né ce tribunal, qui sont ses magistrats et comment ont-ils été choisis ?

A – Le Tribunal “Enzo Tortora” est une organisation démocratique et libre, composée de personnalités respectueuses des droits civiques, qui est activée pour juger les crimes commis par les tribunaux italiens.

Q – Comment se sont passées les relations avec les autorités françaises qui, il y a quelques années, semblaient vouloir dialoguer avec vous depuis le traité de Campoformio voulu par Napoléon et qui mettait fin à la République de Venise en partageant ses territoires entre la France et l’Autriche ? Quelles étaient les questions sur la table ? Ont-ils été abordés ? Quand, où et comment ?

A – La France reste un “pays voyou”, un pays qui ne reconnaît pas ses crimes politiques et militaires. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, Paris a exigé un traité de paix avec l’Allemagne pour la réparation des dommages de guerre et des spoliations commises par les troupes allemandes pendant l’occupation de la France. Nous exigeons la même chose de la France, qui continue à faire semblant de ne pas entendre ! C’est un scandale public que le Louvre soit rempli d’œuvres d’art vénitiennes et italiennes, volées sous la menace des armes par les troupes françaises. Un scandale qui doit cesser !

Q – Au fil des ans, vous avez également ventilé les relations avec d’autres États, européens et non européens. Avec lesquels et pour chacun d’entre eux, pour quelles raisons ? Êtes-vous ensuite parvenu à créer des relations concrètes et stables, disons institutionnelles, avec certains États ? Si oui, avec lesquels ?

R – Nous sommes actifs sur de nombreux fronts, mais les politiques internationales sont soumises à des règles impérialistes et coloniales. Les États agissent avec beaucoup de prudence à notre égard pour ne pas se heurter à des vetos ou à des sanctions internationales. Reconnaître la République vénitienne aurait un effet déstabilisateur sur l’ensemble du cadre politique international !

Q – Vous avez été nommé 121e doge de la République de Venise par les membres du prétendu Grand Conseil. Combien sont-ils et qui a nommé les membres du Grand Conseil ?

A – Les institutions représentatives de la République de Venise ont été mises en place sur une période de plusieurs décennies. La prise du Campanile en 1997 par les 8 ‘Serenissimi’ fait partie de ce processus. En 2010, nous avons été clairs : nous ne sommes pas des sécessionnistes par rapport à l’Italie (pays occupant), mais des résistants à la République vénitienne. Le Maggior Consiglio est un parlement, qui n’est pas composé de délégués élus ou votés, mais de patriotes volontaires, comme l’était le Maggior Consiglio de la Sérénissime. En 2016, le Maggior Consiglio a élu le 121e doge en signe de continuité juridique et politique de la République de Venise, que nous, Vénitiens, considérons comme toujours vivante, bien qu’occupée provisoirement et illicitement.

Tableau de Canaletto “Le Bucintoro à l’embarcadère le jour de l’Ascension[5]

Q – Comment se déroule la vie organisationnelle du Grand Conseil et dans quels lieux ?

R – Sous domination étrangère, nous travaillons nécessairement “dans la brousse”, sans siège fixe, sans bureaux organisés, mais nous entretenons des relations étroites et constantes entre nous, aidés par la technologie qui nous permet de tenir la plupart de nos réunions par vidéoconférence.

Q – Avez-vous votre propre journal et d’autres médias ?

R – Nous n’avons pas de journaux pour soutenir notre cause. Bien que nous soyons très actifs dans la communication, la censure oppose à nos communiqués un rideau de silence strict et impudique. Nous diffusons des informations via les sites serenissima.news[6] et repubblicaveneta.net[7] .

Q – Dans quelle langue vous exprimez-vous dans les bureaux et les tâches institutionnelles : italien ou vénitien ?

R – Comme par le passé, nous parlons en vénitien dans les relations internes et privées, mais depuis 1525 nous avons mis en pratique la proposition de Pietro Bembo (“Prose della Volgar Lingua”) d’utiliser la langue toscane dans les communications officielles. Au Maggior Consiglio, il était normal de parler vénitien, mais les documents étaient transcrits en toscan, la langue officielle reconnue par la Sérénissime.

Q – Si vous parlez le vénitien, dans quelle langue envisagez-vous de communiquer avec des représentants d’États étrangers ?

R – Pour les communications internationales, nous utilisons le toscan ou d’autres langues suggérées par le hasard. La langue vénitienne reste notre précieux patrimoine identitaire. Le vénitien est une langue : je vous rappelle que notre Giacomo Casanova a traduit en vénitien l’Iliade d’Homère[8] , qui est restée inédite. Il l’a traduite et l’a envoyée au doge de l’époque pour compenser son évasion de la prison vénitienne connue sous le nom de Piombi.

Q – Je le sais. Et je sais que vous avez vous-même récupéré le texte et que vous l’avez fait publier après l’avoir présenté à New York en 1997. Puis, il y a six mois, lors d’une soirée privée dans une ville près de Vérone, vous en avez également récité une partie, celle qui concerne la fameuse “Colère d’Achille”[9] . Toute organisation a des coûts, et certainement la vôtre aussi puisque vous cherchez aussi à établir des relations internationales, avec d’autres États. Comment ces coûts sont-ils couverts ? Y a-t-il un budget ?

R – Nous ne disposons pas encore d’un appareil d’organisation étatique classique et notre organisation financière est donc encore provisoire. Nous évitons toujours les dépenses inutiles et les gaspillages.

Les frontières de la République de Venise jusqu’aux guerres napoléoniennes[10]

Q – Quelles devraient être les frontières de la République de Venise ?

R – Nous revendiquons les frontières de la République de Venise avant l’occupation franco-autrichienne de 1797 et bien décrites dans le traité de Campoformio : “La République de Venise telle qu’elle était et telle qu’elle était”.

Q – Qu’entendez-vous par “nous ne sommes pas des sécessionnistes, mais des résistants” ? Voulez-vous dire que la République vénitienne n’est pas intéressée par la sécession de l’Italie, mais seulement par la prise de conscience par les Vénitiens de leur identité ? Si c’est le cas, comment pouvez-vous dire que vous voulez une République vénitienne avec les frontières d’il y a des siècles ?

R – Je tiens à dire que nous ne poursuivons pas un projet visant à nous “détacher” de l’Italie, en créant un nouvel État. Nous sommes plutôt les citoyens d’un État illégitimement occupé, nous sommes la République vénitienne, un État indûment occupé par l’intimidation et la force, contre nos droits en tant que peuple historique et souverain. Nous sommes donc des résistants à une occupation étrangère, des combattants dans l’intérêt d’une nation historique, occupée contre la loi.

Q – Si elle n’est pas combattue par la force, l’occupation se poursuivra. Vouloir les frontières de la Sérénissime n’est-il qu’une figure de style ?

A – Nous contestons les “droits” d’occupation de la nation vénitienne affirmés et partagés dans le traité de Campoformio de 1797 par les occupants français et habsbourgeois. La Savoie a simplement obtenu en 1866 par le traité de Vienne un “endossement”, comme une lettre de change, d’un titre abusif, un titre anti-vénitien ! Aucune autorité vénitienne n’a jamais contresigné les traités anti-vénitiens de Campoformio et de Vienne. La Savoie n’a pas libéré les territoires vénitiens de l’occupation habsbourgeoise, elle se les est simplement appropriés. Tout le reste n’est que banditisme, fraude et rhétorique italianisante. Le peuple vénitien a encore un ADN républicain et nous en sommes la preuve. En contestant l’imposture du Campoformio, nous reconnaissons les violations de nos frontières en 1797 et plus tard comme illégitimes. Pour nous, la République vénitienne reste territorialement la même qu’en 1797 : nous ne voulons pas créer un nouvel État, nous voulons libérer l’État vénitien occupé. C’est pourquoi nous avons élu le doge CXXI, en signe de continuité juridique et politique de la République de Venise : occupée illégitimement, mais non supprimée.

Q – Mais comment voulez-vous libérer l’État illégitimement occupé de la Vénétie ? En exigeant l’abrogation de ces traités parce qu’ils sont illégitimes ? Mais ils ne seront jamais abrogés. De toute façon, il est impossible de revenir même aux frontières au-delà de l’Adriatique, parce qu’il s’agit encore de territoires d’autres États.

A – Nous posons le principe du respect de notre intégrité territoriale. La France et l’Autriche (héritière des Habsbourg comme l’Italie l’est des Savoie) sont appelées à rendre compte de leurs abus devant les cours de justice internationales quand notre autorité nationale est reconnue par la mafia internationale. Pour l’instant, nous revendiquons nos titres, ce que nous ne pouvions pas faire auparavant. Les titres de justice et de liberté ne sont jamais prescrits. Notre problème politique est de réveiller le peuple vénitien de l’indormie [anesthésie : ndlr]. Nous sommes comme le général De Gaulle, qui s’est installé à Londres en 1940 pour organiser la résistance à l’occupation allemande au nom de la France libre. Nous aussi…

La France et l’Autriche devront reconnaître et compenser les dommages causés par leur occupation d’une république neutre. Lorsqu’il est venu en Italie, Kadhafi portait sur sa poitrine les photos des martyrs libyens tués par l’occupant italien. Et il a forcé la République italienne à payer des réparations pour les dommages causés aux Libyens par le Royaume d’Italie. Berlusconi pouvait dire à Kadhafi qu’il s’agissait là des fautes d’un régime dépassé et disparu. Mais Kadhafi a pu forcer la République italienne à payer pour les dommages causés par le Royaume d’Italie.

Nous gagnons notre force en affirmant quotidiennement notre légitimité – ce que nous faisons sans cesse – et en réveillant le peuple vénitien “narcotisé” par la propagande et la censure du régime d’occupation. Les “feuilles de route” que nous subissons et la censure italienne sont les outils utilisés pour tenter de nous anéantir.

Emeutes vénitiennes de 1848 : Daniele Manin et Nicolò Tommaseo portés en triomphe par la foule qui les a libérés[11]

D – Une manifestation du peuple de Vénétie pour la paix et la liberté est convoquée pour le dimanche 24 janvier prochain à Trévise, à partir de 15 heures, sur le parvis de la gare. Le slogan officiel est “Les Vénitiens marchent pour la paix et la liberté”. Combien de personnes pensez-vous qu’il y aura ?

R – Pour de nombreuses raisons défavorables, si nous parvenons à être 200 à la Marche de Trévise, nous considérerons qu’il s’agit d’un grand succès politique !

Q – Les mots d’ordre de l’événement ne sont pas rares :
Histoire, Valeurs, Autodétermination, Droit, Décolonisation, Indépendance, Langue, Liberté. Pouvez-vous résumer brièvement ce que vous voulez obtenir sous chacun de ces titres ?

R – Le but de la marche est de maintenir vivante la question de l’indépendance, de rappeler aux Vénitiens que notre objectif est de libérer la République de Venise afin qu’elle puisse contribuer à la formation d’une nouvelle Europe, libérée du colonialisme américain, libérée du fléau de la guerre ; à la formation d’une Europe qui n’est pas brisée, mais cohésive et inclusive, selon les idées qui étaient aussi celles de Charles De Gaulle et de Michail Gorbachev. L’histoire brillante et pacifique de Venise nous permet de soutenir cette perspective, la perspective d’une Europe meilleure, dans un monde meilleur.

Q – Voulez-vous que la Vénétie soit enseignée dans les écoles ? Mais la Vénétie de la région de Vérone est différente de la Vénétie de la région de Venise. Dans une région, par exemple, pour dire argent, on dit “schei”, un son dur, dans l’autre, on dit “sghei”, un son plus doux.

A – La nation vénitienne doit prendre soin et mettre en valeur son patrimoine culturel et linguistique extrêmement riche. Nous n’avons pas besoin d’inventer une langue vénitienne, car elle est tout simplement celle de notre littérature, des livres qui circulaient parmi tous les gens cultivés avant les occupations étrangères. Les écoles et les universités n’auront donc rien à inventer, mais simplement à redonner vie et oxygène à notre patrimoine linguistique et culturel.

ITA038


[1] https://www.ansa.it/sito/notizie/cronaca/2016/10/22/venetisti-eleggono-albert-gardin-doge_40f23f9c-257a-4379-86aa-1289c9f47c4f.html

[2] https://www.ilgazzettino.it/nordest/venezia/scontro_tra_veneti_ducale_conteso_doge_gardin_attacca_regione-2412182.html

[3] https://www.oggitreviso.it/manifestazione-non-autorizzata-daspo-al-doge-au24457-300710

[4] https://nuovavenezia.gelocal.it/venezia/cronaca/2023/04/17/news/venezia_manifestazione_50_anni_legge_speciale_chi_c_era-12758934/

[5] https://www.storicang.it/a/caduta-della-repubblica-di-venezia_14794

[6] https://www.serenissima.news

[7] https://www.repubblicaveneta.net

[8] https://www.sololibri.net/Dell-Iliade-Omero-tradotta-in-veneziano-Casanova.html

[9] https://www.youtube.com/watch?v=cY5Iw8wkBYw

[10] https://confinepiulungo.it/1-da-venezia-all-austria/

[11] https://it.m.wikipedia.org/wiki/File:Daniele_Manin_Repubblica_di_Venezia.jpg




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